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2 milliards d'ennemis

15 mai 2018

Ma vie à poil sur le net

ANALYSE D’UN FILM DOCUMENTAIRE

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Ma vie à poil sur le web - Yves EUDES, 2013


Cette enquête traite la problématique des données personnelles sur internet dans le monde, et plus particulièrement en France, aux Etats-Unis et en Allemagne.

Les interviewés sont :

  • Julien Combe : surveillant d’un lycée licencié pour avoir posté des vidéos d’opinion
  • Laurent Agneessens : cadre supérieur licencié pour avoir été prit en photo en faisant du vélo, alors qu’il était en arrêt maladie.

  • Fanny Berreki : blogueuse non-retenue à une candidature à cause de termes employés dans son blog.
  • Claire Romanet : directrice d’agence de recrutement
  • Madame X : directrice d’une grande association
  • Alex Turk : président CNIL expose son inquiétude pour les jeunes.
  • Michel Fertik : PDG Reputation Defender
  • Brent Franson : directeur solutions clients de Reputation Defender donne des exemples
  • Jacob Appelbaum : développeur start up
  • ArnandVentiatamon: développeur start up
  • Roman Haenslat: développeur start up
  • Andi Muller: développeur start up

 

Yves EUDES, réalisateur et enquêteur dans ce documentaire part à la rencontre de diverses personnes concernées par l’utilisation et/ou victimes de diffusions de données personnelles sur Internet. Licenciés pour avoir publié sur Youtube ou sur un blog des propos jugés dégradants, Julien Combe et Fanny Berrebi témoignent. Anciennement PDG, Laurent Agneessens est également licencié pour une simple photo à vélo. De leur côté, les entreprises et leurs dirigeants scrutant les profils de leurs candidats nous expliquent leur démarche, à l’instar de Claire Romanet directrice d’une agence de recrutement. Au fil de son enquête, Yves EUDES tente de comprendre l’ampleur des conséquences d’une simple publication sur internet.

Le documentaire constitué d’une majeure partie d’interviews, séparées par l’avancée de l’enquête du journaliste se déplacant de villes et de pays. Il fait également part de démonstrations directement devant la caméra, comme la géolocalisation à laquelle il se prête.

Ce documentaire vient en appui de mon travail sur les dangers des réseaux sociaux. Les premiers interviewés sont des adolescents, insouciants, inconscients des conséquences néfastes que le web peut avoir. Viennent ensuite les preuves et témoignages du phénomène. Ici, il est clairement exposé les conséquences sur toute une vie que peut avoir une publication en ligne, faite étant jeune. Le documentaire commence d’ailleurs par un conseil de Barack Obama aux jeunes : « Faites vraiment attention à ce que vous mettez sur Facebook, car cela se retrouvera toujours »

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13 mai 2018

Internet pour mieux comprendre. Bibliographie analytique.

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Malgré de nombreux défauts, Internet reste un merveilleux outil de recherche. Grâce à lui, le sujet des dangers liés aux réseaux sociaux peut être davantage compris: témoignages, enquêtes et actualité, le tout est de vérifier ses sources...!
Ainsi, j'ai retenu 4 documents pertinents, abordant diverses thématiques. Les voici : 

MANENTI, Bruno. J’ai enquêté sur ce que Facebook, Google, Uber et Netflix savent de moi (et ça fait peur). L’OBS [en ligne], 2018. Disponible sur : https://www.nouvelobs.com/tech/20180502.OBS6091/j-ai-enquete-sur-ce-que-facebook-google-uber-et-netflix-savent-de-moi-et-ca-fait-peur.html

 Afin de réaliser une enquête sur le stockage de nos informations personnelles par les réseaux sociaux, Boris Manenti a téléchargé les dossiers que certaines plateformes possèdent à son égard. Anciens messages supprimés, localisations, publications, photos… tout y est ! Vous apprendrez notamment que la suppression de documents publiés, ou messages, ne s’applique pas aux stockages Facebook… ! La marche à suivre pour télécharger vos données personnelles y est d’ailleurs expliquée.

 

 

UNTERSINGER, Martin. L’Assemblée Nationale fixe à 15 ans l’âge minimal pour s’inscrire seul à un réseau social. Le Monde, 2018. Disponible sur : http://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/02/08/l-assemblee-nationale-fixe-a-15-ans-l-age-minimal-pour-s-inscrire-seul-a-un-reseau-social_5253763_4408996.html

 Cet article nous informe d’un des changements prescrits par le projet de lois relatif à la protection des données personnelles. Celui-ci porte sur l’âge minimal d’inscription aux réseaux sociaux, élevé à présent à 15 ans. Ce changement suggère divers problématiques, notamment la vérification d’identité, jugée complexe tant techniquement que financièrement, mais aussi celle des plateformes qui devront s’adapter : chaque pays pourra définir l’âge minimal.

 

GENVRESSE, Patrick.  « Le cyber harcèlement est devenu coutume ordinaire chez les adolescents ». France 3, 2016. Disponible sur :
https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/le-cyber-harcelement-est-devenue-coutume-ordinaire-chez-les-adolescents-947881.html 

 Après le suicide d’une adolescente, harcelée à l’aide des réseaux sociaux pour avoir postée une photo intime, le Docteur Genvresse, pédopsychiatre évoque le problème du cyber-harcèlement. Il s’appuie sur ce malheureux cas pour exposer cette situation qu’il juge à présent de « coutume ordinaire » chez les jeunes. Alors comment faire pour les protéger ? Patrick Genvresse conseille les parents, et s’inquiète du manque d’éducation à l’informatique, qu’il juge essentielle, mais encore trop tardive.

 

EUDES, Yves. Ma vie à poil sur le net. Canal +, 2010. Disponible sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=zRfCj3zIjCs

 Cette enquête du journaliste Yves Eudes expose les différents dangers que cachent les réseaux sociaux. Harcèlement, licenciement ou encore pistage par géolocalisation, Internet peut amener ses utilisateurs à de tristes situations, comme Laurent Agneessens, renvoyé pour une photo à vélo, ou encore des adolescents semblant inconscients de ces risques. A contrario, Claire Romanet directrice recrutement, justifie son utilisation des réseaux pour l’embauche. Que ce soit en France, aux Etats-Unis ou en Allemagne, les réseaux sont les mêmes, les dangers aussi.

6 mai 2018

CLEMI

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Projet de loi, interdiction, et sensibilisation… pour protéger les plus jeunes, les moyens mis en œuvre sont bien là. Sont-ils suffisants ? La question se pose. Cependant, l’éducation semble être le moyen le plus efficace et préventif pour que les jeunes sachent se protéger eux-mêmes. Pour se faire, un service de Réseau Canopé a été créé : le Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information (CLEMI), aussi appelé Centre pour l’Education aux Médias et à l’Information.
Le CLEMI a donc pour mission d’apprendre aux élèves une pratique citoyenne des médias. Pour cela, les missions du CLEMI s’organisent selon plusieurs axes : la formation des enseignants et des éducateurs, la production et la diffusion de ressources pour accompagner les actions auprès des élèves, de la maternelle au lycée, le conseil et l’expertise, en France et au-delà des frontières, et l’animation du réseau des coordonnateurs académiques.
Ces objectifs sont multiples : Former les enseignants et apprendre aux élèves une pratique citoyenne des médias pour se forger un esprit critique, quel que soit le média d’information ou de communication utilisé (presse écrite, audiovisuel, Internet, réseaux sociaux). Produire ou co-produire des ressources et outils pédagogiques sur tous supports afin d’accompagner les enseignants et les élèves, en leur proposant des activités ÉMI pour la classe et aider à la création et au développement de médias scolaires (journaux, sites, blogs, Web Radios, Web TV…).

Le CLEMI ne sensibilise donc pas seulement sur les dangers de harcèlements, mais également sur la compréhension et l’analyse des informations présentes sur Internet et les médias en général, à l’instar des fake-news qui fleurissent sur la toile. Finalement, pour une utilisation responsable de ce bel outil qu’est Internet !

6 mai 2018

Propagande et endoctrinement : merci les réseaux sociaux !

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Tracts, affiches et crieurs publics : autant de moyens de propagande aujourd’hui détrônés par Internet. Cette nouvelle mondialisation connectée permet aujourd’hui la diffusion rapide d’informations… efficace pour toucher un maximum de personnes !

Ces dernières années, aux vues des événements dramatiques ayant eu lieu à travers le monde, la promotion du terrorisme fait parler d’elle. Pour propager leurs idées, les extrémistes ont un bon filon : les réseaux sociaux. Celui-ci est un excellent moyen pour convaincre, rassembler, et même recruter des internautes aux quatre coins du monde. Les partisans de l’Etat Islamique en sont l’exemple le plus récent : les plateformes sont utilisées avec dextérité afin de recruter et même récolter des dons financiers.

Afin de toucher un maximum de personnes, les publications, photos et vidéos publiées par l’Etat Islamique sont accompagnées de hashtags, parfois n’ayant aucun rapport avec le contenu, mais très utilisés, comme par exemple #Iphone6. Ainsi, on peut sans le vouloir, facilement tomber sur des contenus de propagande de groupes terroristes.
Marc Hecker, chercheur à l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI), a livré ses impressions quant à la communication web de Daesh :

« La communication de Daesh est plus évoluée et son flot semble intarissable. Les volumes de communication sont beaucoup plus importants et la manière dont l’EI utilise les réseaux sociaux est réellement innovante. Dans le monde anglo-saxon, on estime que le rôle de Twitter est primordial. D’après une récente étude d’un think tank américain, on compterait près de 50 000 comptes liés à Daesh sur Twitter. En France, s’agissant des départs vers la Syrie, le rôle de Facebook est très important. L’utilisation de ces réseaux par les djihadistes n’est pas un hasard : c’est par eux qu’ils sont en mesure de toucher la jeunesse des pays occidentaux. »

Un excellent article de Sciences et Avenir explique les 4 phases du recrutement par les réseaux sociaux : vidéos criants au complot, montrant des conditions de vie misérables, et suggèrent « l'existence de sociétés secrètes qui manipulent l'humanité ». De clic en clic, l’internaute, le plus souvent adolescent, « glisse vers des contenus évoquant de plus en plus l'islam présenté comme le seul recours contre ce Mal ». Parallèlement aux vidéos publiées sur Youtube, des groupes Facebook existent. Ils permettent aux recruteurs d’entrer en contact avec les jeunes. Ainsi, selon le profil de chacun, les propos tenus s’adaptent : "Par exemple, les filles qui indiquent sur leur profil Facebook leur volonté de s'engager pour des causes humanitaires, pour aider ou soigner les autres, sont repérées et abordées sous cet angle altruiste" raconte Dounia Bouzar. Les conversations sont entretenues quotidiennement dans un cadre « chaleureux », afin que les jeunes se sentent entourés. Puis, les phases de « déconstruction », de « reconstruction », puis de « renforcement », visant à initier les jeunes à la conversion, jusqu’à parvenir à celle-ci. Ce matraquage quotidien a donc pour but de « réécrire l’histoire et les croyances de la personne », afin de la modeler aux attentes des groupes islamistes.

L’article de Sciences et Avenir : https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/cyber-terrorisme-un-recrutement-en-4-phases_35824

2 mai 2018

Un projet de loi pour protéger les plus jeunes ?

Sans titre

Le 13 février dernier, un projet de loi relatif aux données personnelles a été adopté en première lecture par les députés. L’une des dispositions les plus importantes de ce projet porte sur l’âge minimum d’accès aux réseaux sociaux. En effet, en France, il faudra à présent au moins 15 ans pour s’inscrire seul. Entre 13 et 15 ans, les consentements de l’enfant et des parents devront être recueillis par les plateformes. Au-dessous de 13 ans, toute collecte de données par ce type d’acteur est interdite.

Ainsi, ce projet modifie le droit français, quelques mois avant l’entrée en vigueur du règlement européen sur les données personnelles, en mai. Directement applicable dans toute l’Europe, ce nouveau texte laissait cependant des marges de manœuvre aux états sur certains points, dont l’âge du consentement. Des marges qui risquent de poser problème aux grandes plateformes, qui devront d’adapter selon les décisions de chaque état. L’Espagne a, par exemple, fixé l’âge minimum à 13 ans.

Un projet jugé louable, mais difficilement applicable. En effet, les moyens de vérifier efficacement l’identité des jeunes ne sont pas fiables à 100%. Les vérifications par carte d’identité, par visioconférence de contrôle et l'utilisation de logiciels de vérifications de contenus semblent difficiles à mettre en place à grande échelle. Aussi, la création d’une carte nationale d’identité numérique serait une solution, mais sa mise en place serait beaucoup trop onéreuse et compliquée, assure Jacques Henno, spécialiste de la question. Des moyens sont donc recherchés, à l’instar d’un logiciel de comptage de bougies, par le géant Facebook… !

Pour les jeunes utilisateurs qui tenteraient d’échapper à cette nouvelle limite, de très lourdes amendes prévues par le règlement européen inciteront les entreprises à la vigilance. Fin janvier, Facebook annonçait ainsi l’acquisition d’une start-up spécialisée dans la vérification d’identité.

Le projet de loi sera-t-il donc efficace pour la protection des mineurs ? Affaire à suivre...

Retrouvez l'intégralité du projet de loi ici : http://www.assemblee-nationale.fr/15/projets/pl0490.asp 

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27 avril 2018

L'Interview, avec Loreleï Dietrich, Psychologue clinicienne

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C.D : Bonjour Loreleï. Selon vous, quel rôle jouent les réseaux sociaux chez les jeunes ?

L.D : Je vais partir du principe que par « jeunes » vous entendez adolescents. Il me semble intuitivement que le réseau social est un miroir dans lequel l’adolescent teste son appartenance au groupe. L’adolescence étant la période où l’enfant se détache des images parentales pour se construire une image plus personnelle influencée par les pairs auxquels il s’identifie ou aimerait ressembler. Ainsi il peut à la fois se comparer afin de savoir s’il est normal, s’il correspond aux normes de son époque, mais c’est aussi un lieu où il peut se mettre en scène afin de prouver son appartenance et peut être également la tester. Le nombre de likes étant comme une notation qui lui permet de trouver le chemin de la « normalité ».

C’est également un lieu extérieur à la famille, donc un lieu de « liberté » puisque les règles qui y sont présentent ne sont pas celles de la cellule familiale. L’adolescent peut alors tester d’autres personnalités en échappant au contrôle de sa famille, c’est aussi une façon de tester ses limites. Il détruit et réinvente à loisir la présence et l’absence de « l’autre ». Il correspond à l’espace transitionnel de Winnicott* (1953, 2002). Il permet de se confronter à l’autre tout en se protégeant, permettant ainsi d’appréhender l’autre dans son altérité en en limitant les dangers.

Et enfin c’est un lieu de lien social, on y trouve des « autres » qui nous ressemble, on peut partager dans une totale sincérité, car on est protégé par l’écran et l’anonymat (tout relatif). À l’heure où l’on se sent incompris par sa famille, où les gens changent y comprst nous, il est rassurant de trouver même à l’autre bout du monde quelqu’un qui vit la même chose que nous.

 * Donald Winnicott, pédiatre, psychiatre et psychanalyste britannique

 

C.D : Quel est le profil des adolescents touchés par le cyberharcèlement ?

L.D : Je dirais qu’il est le même qu’il a toujours été. Des ados un peu sensibles, qui sont étiquetés comme différents, quelle que soit la raison. Avant c’était celui qui portait des lunettes, aujourd’hui c’est le petit gros, ou la fille trop intelligente pour son âge. Sauf qu’aujourd’hui ces ados en rentrant chez eux ne sont plus à l’abri de ce harcèlement, ils le retrouvent sur leur ordinateur au cœur même de leur intimité, un harceleur avec sa clique de quelques voyeurs passifs, devient des dizaines, voire des centaines de harceleurs grâce aux likes et aux commentaires.
C.D : Les victimes sont-elles plus souvent des jeunes filles ? Comment lexpliquez-vous ?

L.D : Honnêtement je n’en sais rien, il faudrait voir les chiffres. Le problème étant que les chiffres ne sont jamais vraiment représentatifs, il n’y a qu’à voir ceux du viol en France. Les hommes sont étiquetés comme devant être forts, insensibles, ce qui leur rend encore plus difficiles d’appeler à l’aide lorsqu’ils sont victimes. Position qui est déjà très dur à assumer, car demander de l’aide revient à assumer la position du « fouteur de merde », celui qui va rapporter aux adultes, à l’âge où l’on voudrait s’émanciper de leur emprise et de leur protection. Dans le harcèlement il me semble que les filles ne sont pas en reste en pour la position du bourreau, cependant la pratique des « sexting » rend peut-être les jeunes filles plus enclines à être victimes dans le cyberharcèlement.

 

C.D : À l’inverse, qui sont les harceleurs ?

L.D : Les films et les séries voudraient nous faire croire qu’il s’agit toujours de la peste trop riche, mais qui manque d’amour... C’est peut-être le cas, mais en vérité je pense que les harceleurs peuvent être n’importe qui. Ce sont des gens qui manquent de confiance en eux et qui ont besoin d’asseoir leur supériorité et leur place en écrasant les autres. Mais en vrai, qui ne s’est pas déjà retrouvé dans une telle situation un jour ? N’est-ce pas le modèle valorisé aujourd’hui par le milieu du travail ? Aujourd’hui les harceleurs fleurissent et sont valorisés, montrés, promus... Alors ma foi, je dirais que ce ne sont que des ados qui ont grandi dans notre société et en ont intégré les règles. Il faut avoir vécu la position de faiblesse où avoir vu un être cher l’avoir subi pour comprendre la souffrance du harcèlement. Sinon il est facile de faire appel à la bonne vieille excuse du « c’est juste pour rire ». Après il n’y a qu’un pas vers la culpabilisation des victimes qui ne sont « pas assez fortes » pour supporter la « taquinerie ».

 

C.D : L’apparence physique joue-t-elle un rôle important sur les réseaux sociaux ?

L.D : Les réseaux sociaux ne sont que le reflet décomplexé de notre société, alors à votre avis le physique joue-t-il un rôle important dans notre société ? La seule différence c’est que caché derrière un écran les langues se délient et on se laisse aller à dire ce qui nous passe par la tête sans filtre, y compris les horreurs les plus injustes. Nous sommes actuellement dans une société de la consommation immédiate, de l’absence de frustration et où l’important réside essentiellement dans le paraître, des légumes en rayon qui doivent être parfaits quitte à n’avoir aucun goût, aux femmes dont le look est plus important que ce qu’elles ont à l’intérieur, il n’y a qu’un pas qui a été franchi il y a longtemps. Instagram étant montré comme le réseau ayant poussé le culte de l’image à son paroxysme. D’ailleurs il est prouvé que la vision de toutes ces fakes-photos entraîne un vrai malaise auprès des adolescents, d’où l’arrivée de mouvent comme le #sans filtre. Les influenceurs commencent à se rendre compte de leur impact négatif et tentent de renverser la vapeur en expliquant que ce genre de publications idylliques tiennent de la mise en scène à l’instar des films et des publicités. Le problème c’est que ce n’est pas le contrat de base, puisque les influenceurs sont censés être comme vous et moi. D’où la portée encore plus destructrice qu’avec les magazines et les films où là au moins le contrat de départ disait bien que tout était faux, et malgré cela ils avaient déjà une forte influence chez les jeunes et les moins jeunes ...

 

C.D : Quels sont les signes qui pourraient alerter les parents dadolescents harcelés ?

L.D : Bonne question… Je ne sais pas s’il y a des signes spécifiques au harcèlement, mais il y a les signes qui montrent quand un ado va mal, renfermement sur lui-même, difficulté à avoir des amis, une utilisation différente de son smartphone, tristesse ou anxiété régulière .. J’imagine qu’il n’y a pas de solution miracle qui protégerait tous les enfants, mais il faut tenter de garder le contact par l’échange. Garder une parole libre et sans jugement afin que l’ado puisse se confier le jour où il se sentira mal. Chose difficile dans cette période de repli normal et de colère. Ne pas hésiter à faire intervenir un tiers en cas de doute, car ce n’est pas être un mauvais parent que de faire appel à un pro, mais au contraire reconnaître qu’on n’est pas tout puissant et que notre enfant peut avoir besoin de se soustraire aux contraintes familiales par moment. Rien de pire qu’un parent tout puissant, car il ne laisse pas la place à l’enfant de s’épanouir et risque de provoquer soit un étouffement des désirs de son enfant qui restera un adulte soumis aux désirs des autres, ou une colère incontrôlable qui pourrait altérer la relation à long terme voir la détruire. Évidemment l’absence de contrôle parental n’est pas non plus une solution, toute la difficulté réside justement dans ce juste milieu si difficile à trouver. Mais j’ai tendance à penser que ce n’est pas grave de se tromper du moment qu’on est capable de le reconnaître et de s’ajuster fasse au retour que nous en fait l’enfant.

 

C.D : Quels conseils donneriez-vous aux parents qui ont des doutes pour aborder le sujet avec leurs enfants ?

L.D : N’hésitez pas à en parler, et si votre enfant/ado ne souhaite pas se confier à vous donnez-lui un espace de dialogue extérieur (psychologue). Si vous parvenez à avoir une réponse alors ne portez aucun jugement négatif ni sur la pratique de l’ado (ce n’est pas à cause des jeux ou des réseaux qu’il est harcelé, mais à cause des harceleurs) et aucun jugement non plus sur sa conduite (ce n’est pas parce qu’il manque de caractère qu’il est harcelé). C’est important de pouvoir soutenir les capacités de votre enfant à s’en sortir tout en lui offrant la possibilité de votre intervention s’il le désire. Évidemment cela n’est pas une assurance, et il n’y en a aucune, vous ne pouvez qu’être présent en espérant que vous aurez donné à votre enfant une assise narcissique suffisamment solide pour survivre aux nombreuses attaques qu’il rencontrera dans sa vie, et pour ça il n’y a que l’amour inconditionnel d’un parent qui puisse réussir.

Avoir un enfant c’est aussi savoir lâcher un jour afin de lui donner la chance d’apprendre à voler, mais rien ne vous empêche de lui faire savoir que vous serez toujours prêt à le rattraper s’il vous le demande !

Il existe également un certain nombre de filtres qui permettent de protéger son enfant sur internet, mais cela ne fonctionne que si les parents prennent la peine de se former à internet et à ses dangers. L’utilisation omniprésente de cet outil fait qu’il n’est plus possible de faire l’impasse sur son fonctionnement, car si vous ne savez pas comment pourriez-vous protéger vos enfants ?

Si la situation est critique, et elle peut le devenir rapidement, avec des pensées suicidaires et une incapacité de l’ado à gérer la situation, je pense qu’il ne faut pas hésiter à retirer l’enfant du milieu harcelant, à supprimer les réseaux sociaux et à le protéger de toute intrusion dans son intimité qui pourrait venir le fragiliser encore plus. Ne pas hésiter à porter plainte, et à faire appel aux personnes référentes telles que l’école, ou les associations de défenses qui pourront indiquer la marche à suivre et soutenir dans les démarches. Il est des situations dont l’enfant ne peut pas se sortir seul et c’est au parent de décider à quel moment il est le plus adéquat d’intervenir.

27 avril 2018

Amanda Todd

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Le cas d’Amanda Todd est malheureusement le cas de harcèlement à la fin tragique, le plus connu à ce jour.
Amanda était une jeune canadienne de 15 ans lorsque des harcèlements répétés l’ont poussé à mettre fin à ses jours. Le 7 septembre 2012, l’adolescente poste une vidéo sur Youtube dans laquelle elle en appelle à l’aide : « J’ai n’ai personne, j’ai besoin de quelqu’un ». Depuis plusieurs semaines, Amanda était victime de harcèlement à son collège et sur internet.

Face à la caméra, sans un son, la jeune femme est effacée derrière des feuilles blanches qu’elle fait défiler, retraçant sa triste histoire, de la dépression, en passant par l’alcool et la drogue, Amanda avait tenté à plusieurs reprises de mettre fin à ses jours.

Lorsqu’elle a douze ans, la fillette fait la rencontre d’un homme par webcam. Celui-ci lui demande alors de lui montrer sa poitrine. Mais rapidement, les photos sont diffusées sur les réseaux sociaux. Dès lors, la vie d’Amanda tourna au cauchemar.

Très vite, l’adolescente perd ses amis, sa réputation. Malgré les changements répétés d’établissements scolaires, l’homme en question et les photos ne cessent de la harceler.
Son état psychologique se dégrade au fil des semaines, et tente par deux fois de mettre fin à ses jours. Victime de moqueries incessantes, Amanda ne se rend plus à l’école, ne sort plus de chez elle, et multiplie les crises d’angoisse. Le 10 octobre 2012, soit un mois après la diffusion de son appel au secours sur Youtube, Amanda met fin à ses jours.

Ce drame a provoqué une vive émotion dans le pays, ainsi que dans le monde entier, soulevant ainsi la dure problématique du harcèlement.

22 avril 2018

« Envoies-moi un Snap ! »

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Sorti en septembre 2011, Snapchat est aujourd’hui le réseau préféré des moins de 25 ans. En effet, chaque jour dans le monde, 173 millions d’utilisateurs sont actifs sur la plateforme, et 71% des utilisateurs ont moins de 25 ans. (Source : blogdumoderateur.com)

Malheureusement, ces jeunes, parfois insouciants et naïfs, s’exposent à des menaces sur le réseau.

Le but de Snapchat est simple : envoyer des photos et vidéos éphémères (1 seconde à 24 heures), à ces contacts. Il est alors facile de partager l’ensemble de son quotidien et de ses soirées entre amis. Mais cette courte durée de vie des photos et vidéos poussent parfois les utilisateurs à envoyer des photos au contenu dégradant, pensant leurs photos effacées après quelques secondes de visionnage. Il n’en est rien. La possibilité de « capture d’écran » permet la conservation des images, et par la suite leur diffusion si elles tombent entre de mauvaises mains.
Ces mauvaises mains, cela peut être un ami mal intentionné, ou bien un inconnu, ajouté comme « contact Snap » par naïveté. Ces circonstances peuvent aboutir à des situations dramatiques comme celle vécue par Amanda Todd.

De plus, depuis 2016, une nouvelle fonctionnalité inquiète : la géolocalisation.
Celle-ci permet aux utilisateurs, si elle est activée, de voir très précisément où se trouve leurs contacts. Logement, établissement scolaire, lieu de soirée… Bref, les déplacements quotidiens peuvent être suivis par n’importe quel contact… ! On ne vous fait donc pas de dessins, les dangers sont bien là.

14 avril 2018

Instagram & Snapchat :

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A l’heure où les réseaux sociaux sont considérés comme la première dépendance devant le tabac et l’alcool, le paraître joue un rôle primordial sur les plateformes. 

Instagram et Snapchat en sont un bel exemple.
Partager ses moments entre amis, ses vacances et ses flâneries, voilà la nouvelle tendance des réseaux sociaux. Aujourd’hui leaders chez les moins de 24 ans, Instagram et Snapchat sont pour cela, les plateformes idéales.

 

Instagram est un service de partage de photos et vidéos durables, où les utilisateurs peuvent « liker » ou commenter les publications. Il est doté d’un système « d’abonnés », pour que ces utilisateurs puissent apprécier quotidiennement les photos de leurs amis, ou idoles (chanteurs, sportifs ou autres célébrités). Sur Instagram, on trouve surtout de jolies photographies, d’animaux, de nourriture, de paysages… mais aussi beaucoup de photos de personnalités, mettant en avant leur physique avantageux. De plus, des options permettent d’embellir les photos en y ajoutant des flous, des cadres ou des effets…
Cette tendance autour du paraître, influence aujourd’hui les jeunes utilisateurs, tendant à ressembler à leur idole. Le principe se retrouve aussi sur Snapchat.

 

Ce dernier a pourtant un concept différent : les photos et vidéos envoyées sont éphémères, et ne peuvent pas être publique. En effet, seuls les « amis » de l’internaute peuvent les voir grâce, notamment, à l’option « Story », qui lui permet d’envoyer des photos visibles à l’ensemble de ses contacts pendant 24 heures. L’envoi peut également se faire personnellement, à une ou plusieurs personnes. Les photos généralement prises à l’instant T, peuvent être modifiées, embellies, grâce à des effets, ou encore des filtres détectant le visage des personnes, qui permettent de gommer les imperfections de la peau, d’exagérer le maquillage, et même d’amincir le visage. Ces options cherchant à embellir le physique font fureur. L’influence de certains internautes sur les plus jeunes porte aujourd’hui largement sur l’apparence physique. Malheureusement, le paraître et l’envoi irréfléchi de cliché peut parfois virer au drame. 

De plus, une étude menée à démontrée un aspect inquiétant de ces deux plateformes:

Shirley Cramer, responsable étude : « Il est intéressant de voir qu’Instagram et Snapchat sont classés comme les pires pour la santé mentale et le bien-être — les deux plateformes sont très axées sur l’image et il semblerait que cela engendre des sentiments d’inadaptation et d’anxiété chez les jeunes personnes » 

12 avril 2018

The Social Network

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The Social Network est un film américain de David Fincher, sorti en 2010.
Il retrace la création de Facebook, et les dérives qu’elle a pu engendrer, notamment entre Mark Zuckerberg (son créateur), et ses camarades de l’université d’Harvard.

The Social Network évoque notamment l’idée sur laquelle le réseau social est né, et déjà, on s’aperçoit que l’image à un rôle majeur sur les réseaux sociaux. En octobre 2003, soit un an avant la création de TheFacebook, Mark Zuckerberg créé Facemash. Son principe est relativement simple : -après avoir pirater les photos de toutes les étudiantes de Harvard- le service propose à l’internaute de choisir entre 2 étudiantes, laquelle est la plus attirante. En 22h, le site comptabilisa 22.000 votes. Ce petit jeu vaudra à Mark Zuckerberg une convocation devant le Conseil d’Administration de l’université pour « violation des règles de sécurité, violation des droits d’auteur et violation de la vie privée ». Rapidement, il mit son site hors-ligne, ce qui lui évita de trop lourdes sanctions. Il déclara : « le principal intérêt était la programmation et les algorithmes conçus pour faire fonctionner le site », et non son contenu, qu’il avait envoyé à quelques copains, mais qui malgré lui, a rapidement circulé à travers l’Université entière.  

Les débuts de Facebook n’étaient donc pas très sains, puisque déjà basés sur l’apparence physique et le paraître.

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